Mathieu et Stéphanie, célibataires, ont cinquante ans. Ils se contactent sur une application de rencontres. Ils se voient, se jaugent. Ils s’exposent, se mettent à l’épreuve.
La séduction, l’appétit, le désir les poussent l’un vers l’autre. Un bar, chez lui, chez elle, ailleurs. C’est la rencontre, puis la construction d’un couple que Denis LACHAUD étudie et édifie. Un couple, ses matériaux, sa structure, ses aléas, ses fissures, le mystère de sa force, de ses fragilités.
Chacun a ses raisons, ses démons, ses besoins et ses manques. La rencontre des individus, presque fortuite, doit tout au hasard d’une application qui proscrit le hasard.
Ils sont faits l’un pour l’autre, mais comment tenir ensemble ?
Comment toujours parvenir à « jubiler » ?
Malgré l’excitation et la peur, la déception ou le désir, le doute et la lassitude, la combativité et le découragement, la fête et le deuil ?
Pierre Notte met en scène le tourbillon des sentiments plongés dans le temps ordinaire et assassin du quotidien.
C’est une vraie belle et grande histoire d’amour, pleine de ratages merveilleux, qui par à-coups de malentendus et de compromis, érigent la magie cathédrale d’un couple, et de ce couple-là,
unique, qui parvient à construire ce qui pourrait ressembler,au bout du compte, à un amour à vie, inconditionnel.
Ce spectacle bénéficie de la Convention pour le soutien à la diffusion des compagnies de la Région Centre-Val de Loire signée par l’Onda, la Région Centre-Val de Loire et Scène O centre. Ce texte, lauréat de l’Aide à la création de textes dramatiques – ARTCENA, est publié aux Editions Esse Que.
Denis LACHAUD a publié huit romans chez Actes Sud, dont Ah ! Ça ira... et Les Métèques, ainsi que sept pièces chez Actes Sud Papiers, dont Hetero, mise en scène par Thomas CONDEMINE, La Rivière, mise en scène par Jean-Philippe NAAS et La Magie lente, mise en scène par Pierre NOTTE.
Pierre NOTTE, metteur en scène, a signé les mises en scène de La Magie lente de Denis LACHAUD, Noce de Jean-Luc LAGARCE, Night in white Satie d’après Erik SATIE, ainsi que ses propres pièces dont Je te pardonne Harvey Weinstein, L'homme qui dormait sous mon lit, L’Effort d’être spectateur, L’Histoire d’une femme, La Nostalgie des Blattes, Sur les Cendres en avant, ...
Judith RÉMY est co-directrice artistique des Sea Girls avec lesquelles elle a joué Anthologie ou presque, Les Sea Girls au pouvoir, La Revue, Les Sea Girls fêtent la fin du monde, Chansons à pousse-pousse. Elle a joué au théâtre avec Johanny Bert, Philippe Nicolle, Patrick Haudecoeur, P-F Martin Laval, Sofia Hisborn, Pierre Notte ... Au cinéma et à la télévision, elle a travaillé avec Jérôme Bonnel, Nathalie Boutefeu, Olivier Guignard, Christian Vincent, Nathalie Donnini, Sylvain Monod, Bertrand Arthuys, Fabrice Cazeneuve, Magali Clément, … Elle enseigne aux élèves de comédie musicale du Cours Florent et de l’Institut National des Arts du Music Hall.
Denis Lachaud signe un remarquable texte de par sa teneur littéraire et son sujet, si peu usité au théâtre. Les amours de cinquantenaires, les battements du cœur, même fatigué, qui n’épargnent pas ceux qui atteignent cette rive et prennent le risque de recommencer. (...)
Pierre Notte ne s’y est pas trompé qui s’empare de cette écriture incisive et de son rythme, avec un bonheur évident. Une mise en scène comme un long plan séquence, sans temps mort, oublieux du temps qui passe, épousant cette parole fleuve qu’il n’interrompt jamais.(...)
(...) Ce que souligne Pierre Notte, fin lecteur, ce que dit Denis Lachaud c’est que le temps du discours amoureux n’est jamais le temps réel. A cinquante ans, il y a urgence. Et c’est cette urgence-là, celle d’aimer et de le dire, que l’on ressent sur le plateau. Par la grâce de cette mise en scène et de ces deux comédiens, Judith Rémy et Benoit Giros qui, dirigés au cordeau, tous deux tout simplement remarquables dans cette comédie, c’en est une oui, jubilatoire. Dans ce manège amoureux où l’enchantement le dispute à la désillusion redoutée, ils parcourent avec bonheur et pour le nôtre une carte du tendre revisitée, inédite. Jubilons !
Portés l'un et l'autre par deux comédiens à leur meilleur, les deux personnages, parfaitement dessinés par Denis Lachaud, sont limpides dans leurs sentiments. " Jubiler" est un torrent d'émotion maîtrisée, une immersion sans clichés dans la cinquantaine qui n'est pas ici la porte d'entrée vers la vieillesse mais celle qui permet, au contraire, d'accéder à une maturité heureuse pleine de potentiels inexplorés.
La mise en scène de Pierre Notte s’appuie sur le jeu remarquable de Judith Rémy et de Benoit Giros servi par le texte intelligent et sensible de Denis Lachaud. Pierre Notte a su donner à cette histoire un mouvement rotatif qui s’inscrit dans une ronde vertueuse d’un amour en devenir. En effet, l’aménagement constant de l’espace par le couple témoigne des peurs et des enjeux à construire un avenir prometteur. Ce beau spectacle, à bien des égards, nous fait prendre conscience de l’immanence de l’amour à vie ! Tout est toujours possible…Vincent Bourdet,
Après L’Homme qui dormait sous mon lit qui interrogeait lui aussi la communication entre les personnes dans un futur dystopique où l’on est payé pour loger des migrant.e.s chez soi, Pierre Notte continue avec Jubiler son exploration clinique et comique des ressorts de la cohabitation entre les êtres. Quand le singulier vibre au pluriel.
Cette œuvre, à la fois grave et optimiste, est bien théâtralisée par la mise en scène fluide, dépouillée, dynamique de Pierre Notte. Les comédiens s'affairent dans ce carré blanc au sol, se déshabillent (symbole du « déshabillage » psychologique ?) et se rhabillent sans cesse dans les changeantes lumières d'Eric Schoenzetter. La voix off récitative surplombe des paroles intenses, parfois excédées…Ranger sa zone d’intimité, Par Julien Avril , IO Magazine, la gazette des festivals L’Idée du Nord nous présente une jolie pièce sur le couple à rebours des comédies romantiques. Ici pas de partenaire idéal à trouver pour fonder une famille puisque les protagonistes ont déjà la cinquantaine et chacun des enfants. La seule énigme à résoudre reste quelles ressources mobiliser ensemble pour être un couple quand l’unique enjeu est d’être ensemble et de jubiler. Avec une écriture très délicate, Denis Lachaud dessine deux personnages très attachants, bagarrant avec leurs fantômes et leurs démons pour parvenir à être complètement libres face à l’autre. Les hésitations et les chemins de pensée teintent leurs paroles d’une sincérité touchante.
On a besoin de sentir comment l'autre nous envahit et le manque aussi comment son absence nous fragilise